Aller à Bahia, ça se mérite…

Publié le par Renaudchavarria.over-Blog.com

Le 25 septembre à 17h17, coup de canon du départ de la Charente-Maritime/Bahia Transat 6.50 2011 : l’aboutissement pour moi de 2 ans d’efforts, de préparation et d’optimisation.

 

départ tranat 2011

 

Pouvoir prendre le départ d’une telle course est déjà une victoire en soi, remportée grâce au soutien de mes proches,  aux appuis de personnes compétentes et à la motivation partagée de cette belle équipe qui m’a entouré tout au long de mon projet.

 

Une pensée pour eux sur la ligne de départ, un dernier hommage à Jean-Marc Allaire et ça y est, c’est parti : 17h18, la horde de 80 ministes s’élance pour la première étape de la course, 1100 milles de navigation en solitaire pour rallier Funchal, capitale de Madère.

 

Dès les premières minutes je pressens que je suis plutôt bien placé, dans le paquet de tête…

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Arrivé à la bouée de dégagement je suis en 7ième position derrière les prototypes et 1erdes séries : c’est énorme !!! Je réussis même à rester en tête de mon groupe les deux premiers jours de la course.

 

Mais très vite, suite à un mauvais choix tactique, je me retrouve en mauvaise posture dans le golfe de Gascogne. Trop près des côtes, dans une zone sans vent, je perds en très peu de temps plus de 30 places.

 

Heureusement, après le passage du Cap Finistère, je touche du vent d’Est plus rapidement que le reste de la flotte ce qui me permet une remontée spectaculaire : au classement final de la première étape de la course je suis 14ième.

 

Après 9 jours, 20 heures, 32 minutes et 10 secondes en solitaire sous une météo capricieuse je rallie Funchal.

 

Quelques jours de repos à Madère, et le 13 octobre à 13h22, c’est le départ, le Vrai. Celui de la traversée de l’Atlantique en destination de Bahia, au Brésil: 3100 milles dans l’inconnu, une navigation sans escale et sans assistance. Plus de 3 semaines de mer seul, à éviter les pièges de l’océan, à négocier le passage des Iles des Canaries, du Cap Vert, la redoutable traversée du pot au noir le tout pour finir au Brésil.

 

Incroyable traversée sur des bateaux d’à peine 6.50m de long, tout un programme !!!

 

Malheureusement, le sort en a décidé autrement. Après seulement 3 jours de mer, l’aventure s’arrête pour moi : au large des îles Canaries, dans la nuit du 15 octobre, mon mât cède au niveau de la première barre de flèche, après un empannage intempestif.

le dématage

 

Un drame. Je ne l’avais pas imaginé comme ça. Je savais que la route serait longue et semée d’embûches, mais pour moi l’abandon ne faisait pas parti de mon programme : j’étais persuadé d’arriver au bout de la course.

 

Après avoir confectionné un gréement de fortune, deux destinations de repli s’offrent à moi : le Cap Vert, à 700 milles, une longue distance à parcourir  avec l’avantage d’être poussé par le vent…  ou les îles Canaries à 120 milles, plus proches mais annonçant une navigation difficile, contre le vent ?

gréement de fortune

 

J’opte pour les Canaries : après  5 jours à une vitesse moyenne de 1 nœud j’aperçois enfin El Hierro. Finalement  un bateau sauveteur m’aide à rallier l’île en me remorquant sur 20 miles, jusqu’au port de l’Estaca…

 

Une fois à terre j’ai suivi la course côté spectateur. Plusieurs camarades ont également rencontré  des soucis techniques plus ou moins graves : sur 79 concurrents , 18 abandons

 

L’édition 2011 aura été l’une des plus dures des transats.

 

Félicitation à tous ceux qui ont pu aller jusqu’au bout ! Et pour les autres… on y retournera, c’est sûr !

 

Je n’abandonne pas le mini, loin de là. Je suis déjà sur la préparation d’un nouveau projet.

 

En attendant, 2012 sera pour moi synonyme de navigation en équipage : j’entreprends le circuit méditerranéen des courses IRC sur un JPK 10.10… encore une belle aventure humaine en perspective.

 

Merci à la SODEAL, Sud Croisière, Nav’Elec et l’ENAC pour leur participation technique.

 

Merci à la Communauté d’Agglomération de Béziers Méditerranée et aux filiales du groupe Suez Environnement : la Lyonnaise des Eaux et Degrémont pour leur soutien financier.

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